Petite rétrospective de notre découverte d'Ouvéa !
Jour 1 : départ de Nouméa le 4 janvier 2015. Arrivée à Ouvéa à 10h du matin. 50 mètres après être sortis de l'aéroport, Gérard nous prenait dans son pick up pour nous emmener un peu plus loin. À ce moment là, impossible encore pour nous de savoir ce qui allait se passer ... un seul objectif, monter au nord pour sortir des sentiers battus et découvrir des lieux un peu moins touristiques.
Premier stop ... à notre gauche 30km de plage, eau turquoise et sable blanc, pas le choix ... on a sauté dans les maillots et plouf !!! Nous sommes alors sur Ouvéa depuis 45 minutes max !!! ^^^
On reprend la route. En chemin on passe à côté des tribus, d'une église. C'est très calme. Autant dire que la densité de population sur l'île ... elle casse pas trois pattes et un canard !! ^^
Dans le cadre des événements qui ont marqués la Nouvelle-Caledonie, un drame humain s'est produit à Ouvéa. Petit moment de recueillement devant le mémorial dédié aux 19 personnes qui ont perdues la vie.
Nous nous sommes fais prendre en stop par une infirmière qui travaille sur l'île, elle nous à parler du Nord et d'une petite table d'hôte située à Onyhat, et appelé "au Soleil levant". Banco !! Le prochain qui nous prend en stoppe on lui demande de nous emmener là-bas.
Après 250m à pieds (les mecs de Pékin express peuvent aller se rhabiller !), un vieux s'arrête au bord de la route et nous prend en voiture. Emond, ou plutôt Simona, dans la langue, ancien pasteur, qui considère le voyage comme une aventure humaine où l'on peut apprendre des uns des autres et oublier les différences au profit d'une compréhension mutuelle de nos cultures. Il nous explique que justement il se rend au même endroit que nous. Malheureusement, on apprend par la même occasion que la vieille du village est "tombée" et que par conséquent le gîte sera fermé.
Simona : "Vous allez venir avec moi et on va quand même demander aux personnes concernées"
A ce moment, on commence par être tous les deux impatients de savoir ce qui va se passer mais on est quand même pas super à l'aise.
Arrivés à la tribu, le vieux nous dit : "attendez ici, je vais voir là bas ce qui se passe ..."
Bon bon ... première réaction : qu'est ce qu'on fait là ?! Tout le monde s'affaire pour la coutume du deuil de la grand mère. Encore une fois, deux "Zor" au milieu de toute la famille. On nous regarde ... quelques personnes viennent nous parler ... timidement les premiers contacts se font. Vivian commence à donner la main pour des branchements électriques, le premier contact est fait. A mon tour, je donne la main pour la vaisselle et la préparation du repas. Du coup, tout le monde nous dit : "Restez manger avec nous". Toujours mal à l'aise, on retrouve Simona, fier de son petit stratagème pour nous emmener au coeur du sujet, à qui on demande si on peut faire la coutume avec l'un des vieux de la tribu.
Vivian prend les choses en main et explique simplement qui on est et ce qu'on fait là en demandant l'accord du vieux concernant notre présence ici. Le vieux nous répond qu'il est heureux de nous compter parmi eux durant cette épreuve et que l'on va pouvoir découvrir la coutume du deuil dans son essence même, ce que ça implique, son déroulement, le rôle de chacun, petits et grands, apprendre à ouvrir nos yeux, nos oreilles et notre coeur de métropolitain à un des rassemblements kanak les plus fédérateurs.
Ouff ... on descend en pression, on se sent un peu mieux. Avant la coutume du deuil, tout le monde continue à s'affairer. On voit passer une vache entière, un cochon, des glaciaires remplies de harengs, des dawas, des crabes ... tout le monde amène une quantité incroyable de nourriture, présentée en coutume dès leur arrivée et ranger ensuite avant transformation.
La coutume du deuil commence. Nous sommes restés impressionnés durant toute la célébration, ponctuée de chants, de lectures, de paroles ... un moment intense, et sans savoir pourquoi, nous nous sentions concernés sans jamais avoir rencontré cette personne. Nous refusons néanmoins d'assister à la mise en terre. Nous étions déjà assez bouillants d'émotion. Il nous a semblé plus opportun d'apporter notre aide pour les préparatifs du soir.
Repas, discussions, rires et partages, nous terminons la première journée, la tente plantée sous le regard intrigué des plus jeunes. Nous avons la tête dans les étoiles. Boum ... rendez vous demain pour de nouvelles aventures.
Journée 2 : réveil à la tribu, petit déjeuner. On prend le temps d'aller se promener à Tiberia, petit paradis à proximité de la tribu.
Au retour à la tribu, on continue de donner un coup de main, vivian avec les hommes, moi avec les femmes, chacun a sa place et on échange avec tout le monde désormais. On dirait qu'un cap est passé. Comme si étrangement, on faisait parti de la famille. On sait néanmoins que le temps sur l'île nous est compter et qu'il faudra à un moment donné quitter ce lieu où le temps s'arrête.
On joue avec les enfants, on va se balader dans la forêt avec Michel, ... à chaque fois que l'on évoque le fait que l'on devra bientôt partir, il nous trouve une nouvelle occupation. On y est bien, comme à la maison !! On prend le temps de rester avec les mamans, on rigole, autant dire que ce sont de sacrés vedettes !! Après une belle baignade avec les enfants, nous revenons à la tribu. Tous les gens qui descendaient dans le sud ou vers l'aéroport sont déjà repartis ! C'est une nouvelle nuit qui s'annonce à la tribu avec au programme un petit bingo improvisé avec les mamans !! "Apo 90", "collé 2" !!! Un, deux et trois bingos ! La chance du débutant nous sourit !!
Aller, au dodo, encore une journée riche en émotions.
Journée 3 : nous avions décidé de partir le matin pour reprendre le stop. Les vieux nous ont invité à leur table pour le petit déjeuner. Un moment fort de bon matin !!! Nous demandons par la suite à Wawa de faire une coutume de départ. Elle nous emmène dans le faré avec la vieille. Nous avons rencontré des personnes incroyables de générosité, ouvertes d'esprit et qui vivent la communauté comme une raison d'être. Les au revoir sont durs. On ne s'imagine pas avant de partir en voyage que des rencontres, bien que courtes soient elles, puissent être aussi intenses !
Le coeur gros, on reprend la route direction le trou aux tortues.
Après quelques heures, quelques stops, nous voici dans le sud, à proximité du pont de Mouli, avec une vue imprenable sur les falaises de Leniki, et sur la belle eau turquoise de l'atoll.
Le sud est bien plus touristique, nous decidons de camper dans un gîte.
Journée 4 : dernières heures à Ouvéa, retour à Mouli pour une baignade. Nous profitons de la matinée pour passer voir Marjorie, sculptrice, dont j'avais entendu beaucoup parlé. Il faut repartir, nous retrouvons encore la petite bande du nord à l'aéroport, il est temps de décoller direction Lifou !!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire